Dépendance de l’économie du Québec au pétrole – Des coûts colossaux

Communiqué

Dépendance de l’économie du Québec au pétrole – Des coûts colossaux

MONTRÉAL, le 4 nov. 2011 /CNW Telbec/ – Dans une note d’intervention lancée aujourd’hui et intitulée Les impacts de la dépendance du Québec au pétrole, l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) mesure de façon systématique tous les coûts qu’occasionne la dépendance du Québec au pétrole. « Alors que le potentiel que possède le Québec en matière d’alternatives aux énergies fossiles est en plein développement, un bilan global des coûts de notre dépendance n’a toujours pas été fait. Notre étude montre que les coûts associés à cette dépendance au pétrole sont colossaux tant dans le domaine économique que sur le plan social ou environnemental », ont déclaré le physicien Pierre Langlois et l’économiste Gilles L. Bourque.

Impacts fiscaux
Pour la seule année 2008, il existait 63 programmes de subventions ou d’aides fiscales destinés à accroître l’exploration et le développement de la production de pétrole. Ces dépenses fiscales prennent la forme de remises d’impôt ou de réduction des redevances. C’est ainsi que les chercheurs de l’IRÉC ont découvert que les dépenses fiscales annuelles des Québécoises et des Québécois au profit des sables bitumineux, par le biais des subventions fédérales, s’élèveront à 417 millions $ en moyenne par année jusqu’en 2020, c’est-à-dire une somme 17 fois supérieure aux 25 millions $ du plan Charest pour les véhicules électriques.

Impacts pour les entreprises, les ménages et le coût des importations
Sur le plan microéconomique, les entreprises et les ménages québécois consacrent de plus en plus d’argent pour les déplacements. D’un point de vue macroéconomique, le coût de la dépendance au pétrole se traduit par des importations croissantes. Malgré l’hypothèse d’une baisse significative de la consommation d’essence d’ici 2030 en raison de l’efficacité énergétique des véhicules, les auteurs ont calculé que le triplement prévu du prix du pétrole selon le scénario de référence du Fonds monétaire international (FMI) conduirait pour les 20 prochaines années à des fuites vers l’étranger de près 14 milliards $ par an.

Impacts sur la santé et l’environnement
Mais outre ces coûts directs pour les ménages et les entreprises, l’utilisation des énergies fossiles entraîne des coûts importants pour la santé publique et pour l’environnement. La consommation d’énergies fossiles produit, d’une part, plusieurs types de contaminants qui ont des impacts directs sur la santé, et d’autre part émet des GES qui entraînent une hausse de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes. Ces derniers phénomènes exacerbent parfois dans le cas de canicule par exemple les problèmes reliés à la pollution atmosphérique. « Au total, disent les chercheurs, les coûts annuels moyens pour le système de santé découlant de l’utilisation des énergies fossiles s’élèvent, selon les différentes études scientifiques compilées dans cette note, dans une fourchette de 2,7 milliards $ à 12,7 milliards $.

Les gouvernements doivent agir rapidement
Selon les recommandations d’une analyse du FMI empruntée par les deux auteurs, les responsables politiques doivent rapidement prendre les mesures nécessaires pour amoindrir les risques d’une pénurie pétrolière ainsi que des mesures pour consolider les dispositifs de protection sociale, car « la hausse des cours pétroliers pourrait modifier la distribution des revenus et aggraver la pauvreté », ont affirmé Pierre Langlois et Gilles L. Bourque.

« Le gouvernement du Québec doit investir prioritairement et massivement dans l’augmentation de l’offre de transport collectif et la mise en place des infrastructures pour leur électrification. Chaque baril de pétrole que l’on évite d’importer représente un apport supplémentaire à l’activité économique québécoise en matière de création d’emplois, d’amélioration des finances publiques, etc. ainsi que des coûts sociaux et environnementaux moindres pour la collectivité. Le détournement d’une fraction importante du flux monétaire sortant du Québec pour acheter le pétrole vers de nouvelles activités économiques structurantes comme le transport collectif électrifié permettrait à lui seul d’assurer la viabilité des investissements massifs dans les transports collectifs. En fait, le Québec aurait les ressources financières pour mener à terme le coût de la reconversion verte de l’économie du Québec », ont conclu les deux chercheurs à l’IRÉC.

Pour connaître les résultats des travaux de l’IRÉC, voir www.irec.net

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