Étude d’impact sur la santé humaine du bruit des éoliennes: l’AQLPA semble bizarrement inconfortable à l’idée

” À l’heure actuelle, plusieurs projets auraient été bloqués pour des arguments de santé, alors que trop peu de données scientifiques seraient disponibles pour évaluer la justesse des craintes citoyennes. ” – tiré du communiqué émis par l’AQLPA

Éolienne - AQLPA étude Santé Canada effets du bruit des éoliennes sur la santé
Source: Wikipédia Commons

La réaction à l’annonce que Santé Canada réalisera une étude sur le lien entre le bruit des éoliennes et les effets sur la santé n’a pas tardé à susciter des réactions. L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique a émis rapidement un communiqué ( voir ci-bas ). Et sa position est à tout le moins surprenante.  Cette dernière semble bizarrement s’opposer au principe de précaution qu’elle défend dans le dossier des compteurs d’Hydro-Québec. L’organisme semble plutôt inquiet que l’étude puisse mettre des bâtons dans les roues du développement éolien. Il ne semble pas du tout intéressé à ce que la norme de distances minimales de 500 mètres entre les éoliennes et les habitations établie par l’Institut national de santé publique du Québec puisse être remise en question.

Pourtant, la santé des citoyens ne devrait-elle pas primer sur tout, que ce soit lors d’installation de compteurs électriques sans fil ou encore pour des projets de production d’énergie renouvelable ???

L’organisme semble frustré qu’on tienne une étude à propos des éoliennes alors que rien de comparable n’aurait été fait par Santé Canada dans le domaine des gaz de schiste et des sables bitumineux selon lui. Cela ne change pourtant rien au fait qu’on ne connaisse toujours pas bien les effets du bruit des éoliennes sur la santé des gens qui les côtoient. L’AQLPA semble avoir moins de sensibilité pour les “craintes citoyennes” dans ce dossier que dans d’autres dossiers. Pourtant, en tant que citoyen j’aimerais bien savoir si ma santé pourrait être affectée si une éolienne venait qu’à être érigée près de chez moi. Surtout que l’AQLPA affirme qu’il existe un manque de connaissance à ce sujet.

Alors, pourquoi être inconfortable à l’idée d’une étude, dites-moi ?

Je suis curieux de savoir qu’elle sera la réaction de l’AQLPA si l’étude venait à conclure que la distance “sécuritaire” pour l’implantation d’éolienne était de 1 kilomètre au lieu des 500 mètres préconisés actuellement au Québec.

Que pensez-vous du discours de l’AQLPA dans ce dossier ? Est-ce que j’interprète mal sa position ?

– 2012/08/03 – L’AQLPA a réagit à mon article. Cliquez ici pour lire sa réaction –

Documents qui pourrait vous intéresser:

Éoliennes et santé publique – Synthèse des connaissances – Institut national de santé publique du Québec

Le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l’homme – rapport de l’Académie française de médecine produit en 2006 qui suggérait, à titre conservatoire, que soit suspendue la construction des éoliennes d’une puissance supérieure à 2,5 MW situées à moins de 1500 mètres des habitations

Communiqué

Étude d’impact sur la santé humaine du bruit des éoliennes: L’AQLPA surveillera Santé Canada
Logo AQLPA - AQLPA surveillera l'étude sur les effets des éoliennes sur la santé

St-Léon-de-Standon, 11 juillet 2012 – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a appris hier que Santé Canada se lançait dans une étude sur l’impact du bruit des éoliennes sur la santé des résidents. Le but serait d’examiner le lien entre les niveaux de bruit des éoliennes et l’ampleur des effets sur la santé signalés par les personnes demeurant à proximité d’éoliennes, en mesurant ces effets objectivement. À l’heure actuelle, plusieurs projets auraient été bloqués pour des arguments de santé, alors que trop peu de données scientifiques seraient disponibles pour évaluer la justesse des craintes citoyennes.

Il faut prendre la santé des gens très au sérieux, nous en convenons tous. Mais malgré un certain manque de connaissances sur cette question, l’AQLPA et de nombreux groupes ont exigé et obtenu en 2009 du gouvernement du Québec l’imposition de distances minimales de 500 mètres entre les éoliennes et les habitations, ce qui n’est pas le cas dans le reste du Canada.  Cette distance minimale assure le respect des normes retenues par l’Institut national de santé publique du Québec (Éoliennes et santé publique synthèse des connaissances, INSPQ, 2009). Ainsi, l’AQLPA se réjouirait si la conclusion des prochaines études démontrait qu’il n’y a pas de nuisances au-delà de 500 mètres, puisque cela confirmerait la possibilité d’un développement éolien socialement acceptable.

Toutefois, si le gouvernement fédéral cherche à mettre des bâtons dans les roues du développement éolien, l’AQLPA le dénoncera. « On a demandé une étude sur les impacts en santé afin d’établir des normes minimales en matière de pollution de l’air, de l’eau et de bruit face au développement accéléré du gaz de schiste au nom des milliers de Québécois inquiets et le gouvernement du Canada ne nous a jamais répondu. Il accepte par contre le même exercice pour les éoliennes. C’est très frustrant surtout quand on sait qu’il n’y pas de commune mesure entre les impacts possibles sur la santé humaine d’éoliennes érigées selon les normes québécoises dans les milieux ruraux et les impacts connus des puits de gaz de schiste pour la santé humaine dans les milieux ruraux et habités », affirme André Bélisle, président de l’AQLPA.

« L’AQLPA se réjouirait de voir Santé Canada mener de telles études sur les sables bitumineux, l’exploration gazière et pétrolière en milieux rural ou marin, sur les antennes relais et les compteurs à radiofréquences, etc.  Mais voilà, le gouvernement Harper choisit seul ses sujets de recherches » a conclu André Bélisle.

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