J’ai récemment eu la chance de faire la connaissance de Charles-Olivier Provost, le père d’un enfant qui fréquente la même garderie que ma fille. J’ai par la suite appris qu’il était consultant en pneumatiques chez Pneu Montréal . Il a d’ailleurs déjà participé, en tant qu’expert, à une émission consacré aux pneus d’hiver à ” L’après-midi porte conseil ” à la radio de Radio-Canada.

Suite à notre rencontre on a donc eu l’idée de se prêter à un petit exercice de type question/réponse par courriel à propos des pneus à faible résistance au roulement.

Bonjour Charles-Olivier,

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un pneu à faible résistance au roulement ?

Ce sont des pneus qui prennent moins d’énergie quand ils tournent et entrent en contact avec la route, donc économisent le carburant comparativement à un pneu standard. Il y a aussi le poids du pneu, un pneu moins lourd, qui nécessite moins d’énergie pour atteindre une vitesse donnée. Même chose au freinage.

Quelle est la différence entre un pneu “régulier” et un pneu dit à “faible résistance au roulement” ? 

Les pneus à faible résistance au roulement offrent une économie de carburant pouvant aller jusqu’à 4%, environ. Ils ont un design souvent plus fermé et des rainures longitudinales pour l’évacuation de l’eau et presque pas de dessin directionnel, souvent plus adhérent, mais qui créé plus de remous dans l’air et un peu plus de résistance au roulement, à gomme comparable.

Quels sont leurs inconvénients ?

On voit moins de pneu de ce type dans les pneus à vocation plus sportive, dû à la carcasse qui est souvent plus rigide et la semelle plus large ainsi qu’en utilisation hors route ou hivernale où un dessin plus aéré est souvent requis afin d’obtenir plus de mordant. Mais les pneus à faible résistance au roulement ont une tendance naturelle à voir augmenter leurs parts de marché. Pourquoi ? Leurs caractéristiques ressemblent de plus en plus à celles d’un pneu standard (tenue de route, freinage, et surtout aquaplanage). Et évidemment à cause du prix du carburant et de la tendance verte des conducteurs.

Est-ce que les éléments entrant dans leur composition sont plus écologiques ?

Dans le but de satisfaire une clientèle soucieuce de l’environnement, de faire bonne impression et de de réduire leurs empreinte écologique, certains fabriquant utilisent des technologies dites ”vertes”. Yokohama, par exemple, utilise de l’huile d’orange qui remplace  environ 80% des huiles pétrolifère qui servent de liant aux autres ingrédients avant la vulcanisation. Toyo et Bridgestone utilisent un certain pourcentage de caoutchouc recyclé dans certains modèles de pneus. Nokian utilise de l’huile de canola comme liant. Par contre, je crois qu’elle est issue de culture et non de rejet de production comme le fait Yokohama pour l’huile d’orange. Un autre point pour Yokohama, mentionnons que toutes leurs usines sont maintenant supposées être carbone neutre.

Sont-ils plus dispendieux ?

Pour le prix, ça dépend des modèles, certains pneus, surtout ceux qui viennent en monte d’origine sur des véhicules hybrides ou électriques peuvent l’être, mais les modèles grand public, comme le Michelin Defender ou le Yokohama Avid Ascend, ont même un rapport coût/kilomètre plus avantageux qu’une majorité de modèles.

Sont-ils aussi sécuritaires que les pneus “réguliers” ?

Comme dit précédemment, les nouvelles générations de ce type de pneus ont des caractéristiques similaires aux pneus normaux. Contrairement à il y a 5 ou 10 ans, où ces pneus étaient uniquement destinés aux conducteurs de véhicules hybrides, il y a maintenant de plus en plus de modèles grand public tels que les Michelin Defender et le Yokohama Avid Ascend. Pour les modèles plus spécifiques, il faut surtout faire attention à l’aquaplanage à cause de dessin de semelles parfois trop fermé où le pneu a tendance à flotter, et à la durée de vie, souvent dans les 60 000 kilomètres, sans plus.

Justement, qu’en est-il de leur durée de vie en général ?

La durée de vie est aussi variable que celle d’un pneu standard, par contre dans l’optique d’une conduite écologique le fait d’avoir une conduite plus fluide et moins agressive, va optimiser la durée de vie de chaque modèle, mais dans l’ensemble, ça va de 50 000 à 100 000 kilomètres. Si vous trouvez la cote UTQG d’un modèle particulier, cette cote qui donne la durée de vie théorique par fabriquant, vous pouvez la multiplier par 150 et ça pourra vous donner un aperçu de son potentiel. Exemple, 500 d’UTQG donnerait environ 75 000 kilomètres en conduite réelle idéale.

Sont-ils disponibles pour tous les types de voitures ?

Dans une certaine mesure, oui, mais il faut porter attention, comme d’habitude, à la cote de charge (primordiale) et à la cote de vitesse.

Est-ce que tu recommandes l’azote pour le gonflage, est-ce que ça vaut le coup et le coût ?

Effectivement, de plus en plus de garage offrent un gonflage à l’azote en option, l’azote est plus stable et permet une variation moins grande de la pression du au changement de température extérieur et dû au frottement du pneu et de la route. Les molécules d’azote sont aussi plus grosse que l’oxygène par exemple et passe moins à travers la membrane intérieur du pneus qui fait son étanchéité. le passage a l’azote est surtout bénéfique pour ceux qui roule sur des grandes distances ou dans des conditions ou les pneus peuvent chauffer passablement. J’ai fait le test pour la perte de pression et les variation de pression lors de mes sorties et il y a effectivement moins de variation. un pneu gonflé à la bonne pression use mieux, dure plus longtemps et est plus stable. Le prix peut varier selon le garage mais ça tourne autour de 5$ par pneu. Certains commerces offrent une mise à niveau gratuite quand les pneus sont gonflés à l’azote chez eux tant qu’ils restent montés sur les jantes.

Quels sont les compagnies qui en offrent et quels sont les types de pneus disponibles ?

Voici quelques exemples.

Merci Charles-Olivier

Si vous avez des questions pour Charles-Olivier, n’hésitez pas à les lui poser.