Aujourd’hui le physicien Pierre Langlois nous parle de transport collectif sur le futur pont Champlain.
Dans le cadre d’une entente nouée avec le physicien Pierre Langlois ,Éco-Énergie à Montréal et Roulezelectrique ont obtenu le privilège de vous présenter le contenu intégral des infolettres qu’il publie sur une base régulière. Mentionnons que Pierre Langlois est consultant en mobilité durable, auteur et conférencier. Il est d’ailleurs l’auteur du livre Rouler Sans Pétrole, publié aux Éditions MultiMondes. On a pu l’apercevoir au petit écran dans des reportages consacrés aux hybrides rechargeables et aux batteries et voitures électriques, à l’émission Découverte, entre autres, où il a témoigné en tant qu’expert. Il a également siégé sur le comité aviseur responsable d’appuyer Daniel Breton dans le développement de la politique d’électrification des transports du Québec. Un gros merci à lui.
Autobus électriques et monorail suspendu sur le pont Champlain
Bonjour à tous
Pour ceux qui n’auraient pas vu le reportage de l’émission Enquête de Radio-Canada du 29 janvier 2015, intitulé «Un train nommé délire», je vous invite fortement à le visionner sur le site de Radio-Canada ici
ou sur le site de Tou.tv ici
http://ici.tou.tv/enquete/S2014E14?autoplay=true
Deux points cruciaux sont soulevés dans ce reportage:
1- Les firmes Lavalin et Bombardier ont été engagées par l’AMT pour faire les études initiales alors qu’elles sont des fournisseurs de matériel et de service pour l’éventuel SLR (la solution la plus dispendieuse). Donc apparence flagrante de conflit d’intérêt.
2 – L’achalandage planifié pour le transport collectif sur le pont Champlain en 2061, afin de justifier le SLR, est beaucoup trop optimiste
Les Coréens ont implanté un tel système vendu et construit par Bombardier et Lavalin et il est pratiquement vide. C’est un éléphant blanc.
Alors quoi faire pour le transport collectif sur le pont Champlain? Voici ma suggestion.
On peut toujours planifier un pont capable éventuellement d’accueillir un SLR, pour rassurer ceux qui pensent qu’on ne peut y arriver autrement. Mais, à court terme je recommande d’utiliser des autobus conçus pour les SRB (Systèmes Rapides par Bus, BRT en anglais) avec un haut débit, comme à Curitiba au Brésil ou à Bogota en Colombie. Voir http://www.streetfilms.org/curitibas-brt/
http://www.streetfilms.org/bus-rapid-transit-bogota/
Ces systèmes permettent des flux de passager s’approchant ou égalant ceux des tramway, car
- les autobus sont pour la plupart à double articulation (3 sections),
- ils ont des quais d’embarquement avec péage par carte pour accéder à des quais d’embarquement,
- et ils ont des voies réservées.
Toutes les conditions pour un haut débit.
Quand le pont Champlain sera près, dans 5 à 6 ans, les autobus électriques biberonnés avec articulation vont être disponibles commercialement. Il y a déjà des prototypes en circulation à Genève depuis 2013. Voir
ou encore la vidéo YouTube suivante
C’est d’ailleurs ce que propose Siemens, de faire des systèmes SRB électriques biberonnés. Voir
Les autobus sont beaucoup plus flexibles que les tramways ou les trains, car on peut utiliser les véhicules partout en ville. Ils sont bien sûr bien moins chers également.
Maintenant, en plus des autobus électriques biberonnés, on pourrait également mettre en place un système de monorail rapide suspendu au dessus des voies d’autobus, comme celui à moteurs-roues conçu par Pierre Couture, avec des navettes individuelles et autonomes. Voir
https://www.youtube.com/watch?x-yt-cl=85114404&x-yt-ts=1422579428&v=01aWsiFGsqM
Les gros avantages des navettes autonomes sont:
- on peut moduler le nombre de navettes en fonction de la demande
- les infrastructures pour les supporter sont beaucoup plus légères (navette = 15 tonnes) et bien moins coûteuses que celles requises par un SLR
En implantant rapidement le système d’autobus biberonnés, ça donne le temps de développer le monorail, qui pourrait être près vers 2025, lorsque le flux sera adéquat.
Modularité, flexibilité et légèreté sont les gros avantages de ce concept autobus-monorail suspendu RÉELLEMENT léger.
En développant le monorail, on pourrait l’exporter par la suite et faire d’une pierre deux coups: régler le cas du pont Champlain et développer une filière industrielle très bénéfique pour le développement économique du Québec.
Bien cordialement
Pierre Langlois, Ph.D., physicien
Consultant en mobilité durable,
Auteur et conférencier
Téléphone : 418-875-0380
Courriel: pierrel@coopcscf.com
Site Internet: www.planglois.com
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