Collecte municipale des matières recyclables : Une “taxe” exorbitante et injuste imposée aux magazines québécois ?

Association québécoise des éditeurs de magazines - Frais recyclage

Communiqué

Une mauvaise idée du ministère de l’Environnement : déshabiller St-Pierre pour habiller St-Paul

MONTRÉAL, le 21 août 2012 /CNW Telbec/ – C’est la consternation dans le monde du magazine. « En imposant une « taxe » exorbitante et injuste aux magazines québécois pour payer en partie la collecte municipale des matières recyclables, le ministère québécois de l’Environnement menace la survie de plusieurs magazines et nuit grandement au développement des autres, cela à un moment où l’industrie du magazine peine à se remettre de la crise économique », affirme Robert Goyette, président de  l’Association québécoise des éditeurs de magazines (AQEM). « Le ministère déshabille St-Pierre pour habiller St-Paul, une très mauvaise idée. »

Les magazines avaient jusqu’au 10 juillet dernier pour s’enregistrer auprès d’Éco Entreprises Québec, le mandataire du gouvernement pour cotiser les entreprises. Pourtant, ni le ministère, ni Recyc-Québec, ni ÉEQ n’en ont officiellement informé les magazines ! Devant cet incompréhensible mutisme, l’AQEM a alerté ses membres. Plusieurs se sont inscrits et ont aussitôt poussé des cris d’horreur…

Les éditeurs apprennent en effet qu’ils doivent payer des dizaines, voire des centaines, de milliers de dollars par année pour la récupération de leurs magazines, selon leur diffusion. À titre d’exemple, l’éditeur de Fugues et de DécorHomme doit payer 142 000 $ pour les trois dernières années, et environ 60 000 $ par année pour les prochaines. Pour Protégez-Vous, c’est à peu près la même chose. Et ainsi de suite. Mais personne n’a les moyens de payer de telles sommes, et encore moins de payer pour la part attribuable à d’autres.  Cette “taxe” arbitraire dans le cadre d’une démarche opaque impose le paiement de montants qui surpassent les coûts engendrés par la récupération des magazines, de sorte que les magazines paient pour des coûts de récupération engendrés par d’autres entreprises.

Faisant face à une facture de plusieurs millions de dollars, les quatre plus gros éditeurs ont décidé de contester la légalité de cette taxe devant les tribunaux. Les petits et moyens éditeurs n’ont pas ces moyens, mais ils ne baissent pas les bras pour autant. Ils comptent faire réfléchir le gouvernement sur l’iniquité de sa loi et sur ses conséquences désastreuses.

Petits ou gros, tous les éditeurs de magazines acceptent de payer leur juste part pour la récupération des matières recyclables. Leur JUSTE part :

– Une part qui ne met pas en péril nos entreprises et ne surpasse pas les coûts réellement engendrés.

– Une part comparable à ce qui se paie ailleurs. Ainsi en Ontario, les tarifs demandés sont, ces dernières années, de sept à dix fois moins élevés qu’au Québec. Au Manitoba, le gouvernement a même renoncé à taxer les magazines, pour protéger cette frêle industrie.

– Une part équitable pour tous les médias imprimés. Les éditeurs sont choqués de voir qu’ils sont les seuls médias imprimés à payer la note, car le gouvernement a exempté en grande partie les quotidiens, les hebdos régionaux et les livres de cette « taxe à la récupération ». Pourquoi ? Ces publications ne sont pas dans une situation économique plus difficile que les magazines. De plus, elles occupent dans le bac une bien plus grande place que les magazines ! La différence serait-elle que journaux et hebdos ont une plus grande influence politique que les magazines? Quel parti politique veut avoir les grands journaux à dos, quel politicien local veut avoir la presse régionale contre lui?

En cette période électorale, nous demandons aux partis politiques de se prononcer clairement sur cette « taxe à la récupération » et en même temps, de dire ce qu’ils sont prêts à faire pour aider l’industrie du magazine à se maintenir et à se développer. Car à part les revues « culturelles » et trois de vulgarisation scientifique, les magazines québécois ne reçoivent aucune aide du gouvernement québécois.

La mission de l’Association québécoise des éditeurs de magazines est de promouvoir le développement de l’industrie du magazine dans son ensemble et défendre les intérêts de ses membres.

SOURCE : Association québécoise des éditeurs de magazines (AQEM)

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