Mettre des vies en jeu pour 3 litres d’essence par année ?

Dans un communiqué paru hier, Vélo Québec demande au ministre des transports du Québec de mettre fin à la mesure qui permet le virage à droite au feu rouge. Cette demande fait suite à la publication de l’article “Le bilan du virage à droite au feu rouge s’alourdit” du journal La Presse qui indiquent que cette mesure aurait fait 657 victimes depuis avril 2003. Tous les décès et la grande majorité des blessés graves seraient des piétons et des cyclistes.

Cette mesure, unique à l’Amérique du Nord, avait été mise en place dans les années 1970 aux États-Unis, suite à la crise du pétrole, afin de favoriser les économies de carburant. Elle a été adoptée au Québec en avril 2003 (sauf à Montréal) . 

Les études menées pour le ministère du Transport du Québec ont toutefois démontré que les économies de carburant induites par cette mesure sont extrêmement faibles ( 3 litres de carburant par année par auto ).

Alors est-ce que le jeu en vaut vraiment la chandelle ?

Note: Pour ceux qui seraient porté à croire que cette mesure permet une grande économie de temps, sachez que les études démontrent qu’elle ne permettait qu’une économie de 30 secondes par trajet (1 minute par jour). 

Voici le communiqué:

Protection des cyclistes et des piétons: Vélo Québec demande le retrait du virage à droite au feu rouge

MONTRÉAL, le 18 août /CNW Telbec/ – À la lumière des données du ministère des Transports (MTQ) publiées aujourd’hui dans le journal La Presse qui indiquent que le virage à droite au feu rouge (VDFR) a fait 657 victimes de la route depuis avril 2003, Vélo Québec demande au nouveau ministre des Transports, monsieur Sam Hamad, de retirer cette mesure. Selon l’information obtenue par La Presse, tous les décès et la grande majorité des blessés graves recensés par le MTQ seraient des piétons et des cyclistes.

« En 2002, nous avions clairement démontré que le virage à droite au feu rouge représentait un risque accru pour les piétons et les cyclistes. Les chiffres publiés aujourd’hui confirment que c’était un mauvais choix, » indiquent Suzanne Lareau, présidente-directrice générale de Vélo Québec.  

Rappelons que le VDFR est une pratique qu’on observe uniquement en Amérique du Nord et qu’on ne retrouve pas ailleurs en Occident. Cette pratique s’était répandue aux États-Unis à la suite de la crise du pétrole dans les 70 afin de favoriser les économies de carburant. Cependant, les études effectuées à ce sujet démontrent que cet objectif n’a jamais été atteint, comme le résume notamment le rapport préparé pour le ministère des Transports du Québec en septembre 2002 par M. Michel Gou de l’École polytechnique : Le virage à droite au feu rouge au Québec. Les faits démontrent, qu’au mieux, les économies d’énergie sont insignifiantes : on parle en effet de trois litres de carburant par auto par année.

Le virage à droite au feu rouge est une mesure populaire auprès des automobilistes parce qu’elle leur donne l’impression de faire des économies de temps importantes. À l’analyse, on constate qu’il s’agit d’une fausse perception puisque les données tirées de l’étude de M. Gou démontrent encore une fois qu’il n’en est rien. Selon le rapport des projets pilotes réalisés en 2002 dans 26 villes du Québec, le VDFR permet des économies de 30 secondes par trajet et donc d’au plus une minute par jour.

Vélo Québec demande au nouveau ministre des Transports du Québec, monsieur Sam Hamad, d’agir pour la protection des piétons et des cyclistes en retirant le VDFR.

« Si on veut que le transport actif se développe davantage partout au Québec, il faut prendre les moyens nécessaires pour assurer un environnement sécuritaire aux piétons et aux cyclistes. Le retrait du VDFR s’impose, » conclut madame Lareau.

Renseignements:

Source : Vélo Québec

Pour information :
Geneviève Beauvais
Directrice des relations publiques
Tél.  514.521-8354 poste 348
Cell. 514.942-0743

 

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